L’utilisation d’une mauvaise chaise gaming ou pour le travail de bureau peut avoir des conséquences fatales pour votre dos.
Les blessures au dos sont le problème de santé le plus coûteux pour les travailleurs.
Bien que je n’aie jamais pu en vérifier la véracité, on m’a raconté un jour une histoire qui m’a choqué. C’était un vendeur de fauteuils de travail, et il me l’a raconté alors que je m’asseyais dans l’un des modèles qu’il vendait pour l’essayer. À l’époque, je commençais ma désormais longue carrière de journaliste indépendant et j’étudiais la possibilité d’acheter un nouveau fauteuil à un prix légèrement supérieur à celui que j’avais déjà. Pendant que je répétais ma posture, le vendeur m’a demandé quelle était ma profession.
Lorsque j’ai répondu, il m’a regardé avec inquiétude et m’a dit : “C’est ce que je craignais ; il te faut quelque chose de mieux que ça, et ne crois pas que je ne le pense pas”. Il m’a ensuite raconté l’histoire d’un célèbre journaliste américain qui devait être engagé comme chroniqueur par le New York Times pour écrire un article hebdomadaire. Le journal et le journaliste avaient déjà établi le contrat et il ne restait plus qu’à obtenir le feu vert de la compagnie d’assurance couvrant le journal. La compagnie d’assurance a envoyé un expert au domicile du journaliste pour vérifier les conditions de travail.
Il était censé s’agir d’une simple formalité et tout au plus l’enquêteur évaluerait-il que le chroniqueur ne fumait pas dans son espace de travail. Mais le technicien s’est présenté avec un mètre ruban et a insisté pour mesurer à la fois les proportions du chroniqueur et celles de la chaise et de la table sur lesquelles il travaillait. À la fin de l’inspection, il l’a averti qu’il allait lui déconseiller de l’engager parce qu’il n’utilisait pas la bonne table ou la bonne chaise. Le journaliste, bien qu’agacé, l’a pris à moitié à la rigolade car il ne pensait pas que cela affecterait son recrutement…..
Jusqu’à ce qu’il reçoive un appel du journal lui demandant d’acheter un nouveau fauteuil adaptable, faute de quoi la compagnie d’assurance n’approuverait pas sa réservation. “Pensez-vous que le géomètre n’avait pas raison ?” m’a dit le vendeur pour terminer son histoire. J’ai répondu par un haussement d’épaules et l’homme m’a alors expliqué que l’expert avait conclu que la probabilité que le chroniqueur se blesse dans ce fauteuil, compte tenu de son poids et de son âge, était élevée et que, dans ce cas, l’assureur devrait payer pour sa guérison. “Une bonne chaise de bureau est importante ; c’est là que vous allez passer la plupart du temps où vous ne dormez pas.
Le dos, principale source de blessures
J’ai quitté ce magasin avec une chaise toute neuve et 500 euros de moins dans ma poche. Je ne sais pas si si je lui avais dit que j’étais philatéliste ou bijoutier, il aurait adapté l’histoire à ma situation, il ne fait aucun doute qu’il était un excellent vendeur, mais la vérité est que la chaise m’a duré sept bonnes années et quand elle s’est cassée, je l’ai échangée contre une simple chaise de salle à manger. Résultat : trois saillies lombaires qui continuent de me tourmenter dix ans plus tard et conditionnent de nombreux aspects de ma vie hors travail.
Alors oui : choisir la bonne chaise de bureau est important avant tout pour notre dos, mais aussi pour d’autres aspects de notre santé tels que nos articulations et notre circulation sanguine. Selon les données recueillies en 2007 par la cinquième enquête européenne sur les conditions de travail, menée par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, plus d’un tiers des travailleurs souffrent de maux de dos, et c’est le problème de santé le plus coûteux pour eux, ainsi que la deuxième raison la plus fréquente de visite chez le médecin et la troisième raison la plus fréquente d’intervention chirurgicale.
L’enquête de l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail ne s’est pas limitée à l’environnement de bureau, mais a examiné le risque de tous les types de travail physique. Mais elle a clairement montré qu’une fois qu’une lésion dorsale s’est produite, le risque de récidive monte en flèche et accroît l’importance des conditions de travail pour éviter que l’affection ne devienne chronique.
Pour sa part, le légendaire concepteur américain de chaises de bureau Herman Miller Group a lancé en 2005 une étude ergonomique dans laquelle il affirmait qu’environ 85 % des employés de bureau connaissent des problèmes de dos dans le bas du dos après 50 ans. Il est vrai que ce fabricant est partie prenante de l’entreprise, mais il mérite toute considération en tant qu’auteur de la chaise Aeron, un mythe des premières années du XXIe siècle pour avoir été la chaise par excellence des premières start-ups générées par la révolution technologique. Marc Andressen, fondateur de Netscape, ou Sean Parker, créateur de Napster, pour ne citer que quelques exemples, y ont pris place.
Le fauteuil est important, mais pas la marque.
Aeron, qui est encore fabriqué aujourd’hui et dont le prix avoisine les 700 euros, bien qu’il ne soit pas commercialisé en France, se caractérise par le fait que tant le dossier que l’assise sont constitués d’une maille élastique basée sur un matériau connu commercialement sous le nom de pellicule, qui est très élastique et résistant. Son principal avantage est de permettre la transpiration et la circulation sanguine, ainsi que de réguler la posture de l’utilisateur, car il tend à corriger les mauvaises positions. Nous parlons de la Ferrari des chaises de bureau.
Il existe également une gamme équivalente à la Mercedes ; par exemple, les chaises du fabricant britannique Steelcase, avec ses modèles Please, Leap, Think ou Let’s B, qui coûtent environ 600 euros chacune et ne sont pas non plus vendues en France, du moins pas au détail. En tout cas, il n’est pas nécessaire de dépenser ces sommes pour assurer notre santé à la barre d’un fauteuil de bureau. Il existe sur le marché des modèles qui, pour un peu plus de 200 euros, peuvent répondre à la plupart des exigences d’un bon fauteuil.
Donc, si vous n’êtes pas prêt à acheter un conteneur de chaises Steelcase ou à faire venir une Aeron des États-Unis, il est préférable de lire les conseils ci-dessous, ou du moins de les prendre en compte lorsque vous essayez ce qui pourrait être votre prochaine chaise de bureau. Si la chaise en question répond à la plupart des spécifications énumérées, vous réduirez le risque de blessure, surtout si vous faites des pauses fréquentes dans votre journée de travail pour marcher et vous étirer.
Ce qui est important dans une chaise de bureau
- Siège : il est très important qu’il soit réglable en hauteur, car nous pourrons ainsi fixer la position de notre torse par rapport au bureau. Si la chaise est trop basse, le bas de notre dos en pâtira. Si elle est trop haute, elle mettra à rude épreuve les vertèbres et les muscles du dos et des trapèzes. Il doit également vous permettre de modifier sa position par rapport au dossier afin que votre abdomen ne soit pas comprimé, ce qui entraînerait des problèmes de circulation et de digestion. En termes de taille, elle doit être suffisamment large pour que nous puissions nous asseoir confortablement au milieu et avoir de l’espace tout autour de nous. En outre, la partie avant du siège doit être inclinée vers le bas afin de ne pas comprimer l’arrière des genoux et de ne pas gêner la circulation des jambes.
- Dossier : C’est l’une des parties les plus importantes de la chaise. Il doit s’adapter au dos et fournir un soutien dans la zone lombaire. Il est conseillé qu’il soit réglable en inclinaison et que le fauteuil offre la possibilité de régler sa fermeté et la fixation ou la mobilité du dossier. À cet égard, les dossiers vasculants sont bons pour les journées de travail qui ne dépassent pas cinq heures, mais si nous devons passer plus de temps, il vaut mieux essayer les chaises synchronisées, où le dossier vascille en même temps que l’assise glisse vers l’avant ou vers l’arrière, afin de ne jamais se mettre dans des positions qui compriment la colonne vertébrale ou l’abdomen.
- Hauteur du dossier : il est fortement recommandé que la hauteur soit réglable et que le dossier soit suffisamment long pour couvrir au moins la totalité du dos. Certains modèles permettent l’ajout d’un appui-tête au sommet qui aide à reposer les vertèbres de la zone dorsale sans soumettre la colonne vertébrale à une torsion excessive.
- Accoudoirs : Ils doivent nous permettre de maintenir une posture confortable, les bras formant un angle de 90º lorsque nous tapons sur l’ordinateur, tout en offrant un soutien aux coudes et aux avant-bras. Elles sont également utiles pour faciliter la position assise et doivent être suffisamment solides pour supporter notre poids lorsque nous nous levons de la chaise. En revanche, il est conseillé d’opter pour des modèles qui nous permettent de varier la hauteur et la position des accoudoirs, ainsi que de régler leur séparation de l’assise du fauteuil. Ils ne doivent en aucun cas appuyer sur nos hanches, ni nous empêcher de nous tenir près de la table.
- Base : les roulettes de la base facilitent le changement de position ou le déplacement sur le lieu de travail. La base doit comporter cinq points d’appui. Certains modèles peuvent être équipés de différents types de roulettes avec différents niveaux de dureté, idéal pour adapter la chaise aux différents sols que nous pouvons trouver : moquette, parquet, grès, etc.
- Rembourrage : pour un meilleur confort, le rembourrage doit être respirant et conçu pour résister à une utilisation continue.
- Repose-pieds : bien qu’il ne s’agisse pas d’un élément faisant normalement partie de la chaise, le repose-pieds est indiqué pour nous aider à adopter une posture correcte. L’inclinaison doit être réglable et il doit être fabriqué dans des matériaux antidérapants qui permettent le soutien correct des pieds et la fixation au sol.